Ci-dessous, une synthèse de nos réponses aux principales questions que nous posent nos lecteurs tunisiens de l’étranger.

Est-ce que la circoncision est obligatoire ?

La circoncision n’est pas exigée par le Coran, elle ne bénéficie pas d’un statut privilégié en Islam, contrairement à la religion juive. Ainsi donc, elle est davantage une pratique rituelle des musulmans et une tradition en Tunisie qu’une pratique de l’Islam.

En quoi consiste l’opération ?

Médicalement, l’opération consiste à exciser le prépuce qui recouvre le gland. Ainsi aucune bactérie ne peut se nicher dans les replis d’une peau inexistante. L’idée idéale reçue que l’hygiène est alors plus facile lorsqu’on a enlevé le prépuce !

A quel âge est-il conseillé de la pratiquer ?

En Tunisie, il est coutume de circonciser les garçons avant l’âge de 6 ans pendant les fêtes religieuses ou pendant l’été en présence de la famille à l’étranger. Beaucoup de médecins prescrivent l’âge idéal de deux ans c’est-à-dire dès que l’enfant est autonome sur le plan hygiénique et encore suffisamment jeune pour minorer les risques de traumatisme !

Comment se passait la cérémonie du temps de nos grands parents ?

Traditionnellement l’opération était pratiquée via un « Tahar », le barbier polyvalent du quartier ou du village qui s’exécutait contre quelques Dt et une collation bien méritée. C’était l’occasion d’une grande fête familiale animée par une troupe musicale où on invite les parents, les voisins et les amis. La veille, le petit est emmené prendre un bain au hammam, ou bien chez lui ! Pour l’enfant, on lui fait le henné aux mains et aux pieds et on l’habille de la kesswa pendant que la fête bat son plein. Le lendemain, c’est le « Tahhar » qui procède à la circoncision du petit en présence rapprochée d’un oncle paternel et des hommes, tandis que les femmes, en poussant leurs youyous, entourent la maman qui attend son enfant.

Et de nos jours ?

Fini le « Tahar » (qui subsiste néanmoins dans quelques villages), la tendance est à la circoncision en clinique ou en cabinet médical. On commence par prendre rendez-vous avec le médecin pratiquant la circoncision (pédiatre, chirurgien urologue….) qui expliquera toute la procédure et commandera les analyses éventuelles. L’opération est réalisée dans le bloc opératoire d’un hôpital, clinique ou cabinet médical doté de toutes les règles de sécurité en cas de complication. En ville ou à la campagne, austérité oblige, les manifestations festives sont réduites à leur plus faible expression : repas familial, cadeaux pour l’enfant…

La circoncision en clinique est-elle à conseiller ?

Oui car plus qu’un rituel, la circoncision est un acte chirurgical à ne pas prendre à la légère ! Comme toute opération, elle peut comporter des risques, des traumatismes et complications postopératoires.  En clinique, l'acte opératoire ne dure que 15 minutes sous anesthésie générale légère. L’enfant est endormi puis réveillé instantanément. Ce dernier pourra quitter la clinique, par sécurité, deux heures après l'acte sans pansement avec des soins à suivre pendant 7 à 10 jours (période de cicatrisation)

Quels coûts faut-il prévoir ?

En clinique, il faut compter autour de 500 Dt (frais de consultation, d’opération et soins). A cela, comptez les frais de la tenue et accessoires (200 Dt), les frais festifs qui vont d’un simple repas familial (600 DT ) jusqu’à une soirée musicale en hôtel ou salle privée ( 3000 Dt et +).

A l’étranger, les frais cliniques s’élèvent autour de 400 euros (soit autour de 1300 Dt)

A l’étranger, est ce que l’opération est remboursée ?

Ni en Tunisie, ni en Europe et Moyen-Orient, la circoncision est prise en charge par les assurances publiques et privées car l’opération est considérée comme religieuse et non médicale.  En France, certains « malins » obtiennent néanmoins le remboursement en présentant un certificat médical justifiant l’opération par le risque d’infection pour le pénis de l’enfant (phymosis…)

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